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Harmonie, énergie, maîtrise, douceur et couleurs. Quelques qualificatifs qui illustrent bien l’ambiance de ce concert. La virtuosité et la qualité technique de ces jeunes artistes se traduit ici par une légèreté extraordinaire, du planant tout au long de la prestation. Gonzalo Rodriguez, le guitariste et compositeur du groupe nous emmène dans son Espagne natale, il arrive avec une inventivité folle à nous plonger dans les atmosphères de ce sud ensoleillé. Nous visitons par exemple,  la Cadix emmurée, lumineuse et plombée de soleil, on y entre par une intro guitare teintée de Granados ou de Villa Lobos pour ensuite s’y fondre dans un jazz pur, langoureux, chaud et évocateur. Une visite passionnante depuis son fauteuil club. De même Séville, l’Espagne du Sud encore, des harmonies aussi riches que la ville, ici aussi un mélange d’influences, du vrai jazz mais Pacco De Lucia n’est pas très loin. C’est bien sûr ensemble qu’ils nous offrent la plus chaude ambiance, équilibre, symbiose, respect mutuel, c’est ce qui les distingue, chacun a de l’espace et chacun se complète. Néanmoins il faut aussi épingler leurs qualités respectives. Didier Van Uytvanck, le batteur, est totalement en phase, présent il soustend et structure sans pour autant «frapper», rassurez-vous, il ne joue vraiment pas des castagnettes. Mathieu Robert au sax soprano a une qualité de son et de justesse bluffante et ses impros aux accents zen ne manquent pourtant pas de tonus. Nicola Lancerotti à la contrebasse colle parfaitement aux accents du pourtour méditerranéen. Ils ont définitivement scotché le public qui a fait preuve d’une grande qualité d’écoute, forcément induite par le plaisir que ce quartet nous a offert en nous promenant dans ces paysages captivants.
Bref pas du Zola «l’écrivain», du Zola qui met de bonne humeur et donne envie d’en reprendre.
FD