SL377247Hélène Duret, clarinettes, compositions – Benjamin Sauzereau, guitare électrique, effets – Adrien Lambinet, trombone – Fil Caporali, contrebasse – Maxime Rouayroux, batterie, objets

Comme nous l’explique si bien Hélène, l’origine du nom de son groupe réside dans sa référence à la synesthésie, « un phénomène neurologique par lequel deux ou plusieurs sens sont associés ». En l’occurrence, elle nous suggère d’adapter nos perceptions de manière à entrer dans un mode d’écoute correspondant sans doute à la manière dont elle ‘voit’ la musique que le quintet nous propose. Dès lors, et c’est vrai, si l’on est d’accord de jouer le jeu de l’association ‘sons – couleurs’, le concert prend une autre dimension. Par exemple, une écoute et/ou une lecture uniquement sonore des compositions du groupe pourrait à certains moments paraître minimaliste voire éthérée mais si l’on veut bien tenter de visualiser ce que les sons peuvent évoquer, quoi de mieux que du ‘vide’ sonore pour évoquer une unicité de ton, qui au choix de chacun pourra être pastel ou intense. Chacun a ses repères et chacun son mode d’expression, mais il faut bien admettre que de combiner plusieurs sens ou de les superposer permet d’enrichir grandement le ressenti de l’œuvre et d’augmenter sensiblement les perceptions. Les couleurs sont souvent associées à des températures ou des luminosités, les sons bien sûr à des hauteurs ou des rythmes, la combinaison du tout offre donc une opportunité d’immersion bien plus grande. Et ce concert, une fois posées les balises, nous a définitivement emmenés vers des horizons inattendus. D’arcs en ciel riches d’harmonies à des kaléidoscopes aux rythmes hypnotisant, en passant par de longs dégradés apaisants, toutes les sensations y étaient. Ce quintet intelligent et créatif a su nous embarquer dans un voyage étonnant de découvertes grâce à cette approche mêlant finement les axes de perceptions qu’offre une musique bien construite et originale. Un voyage décalé certes mais passionnant de bout en bout.

FD