ODIL

Camille-Alban Spreng, Tom Bourgeois, Geoffrey Fiorese, Paul Berne

SL375775Décalés : années soixante-dix, Berlin, les premiers échos de musique électronique, un mélange de synthés et d’instruments, des infrabasses, de l’intensité par vagues. Des compos qui lient toute l’énergie et la poésie d’un clavier solo aux pleurs maîtrisés d’un sax alto, qu’ensuite la batterie relance, la voix du saxophone se fait répétitive, le clavier décolle, nous y voilà, un vrai jazz créatif qui amalgame le tout, moderne ! Ne soyons pas nostalgiques, ils établissent les bases, un fil rouge, une séquence courte, scandée, reprise à tour de rôle en continu – à la Kraftwerk – et qui par effet miroir permet aux autres de sortir des rails, de sublimer la «rengaine» par des rythmes et des impros inspirés.
Elaboré : pas une musique facile, résolument libre, sans pour autant virer au free échevelé ou non structuré. Les impros bien qu’emballées dans une coquille ‘electro’ restent d’inspiration jazz.
Envoûtant : la répétitivité, les sonorités, les réverbs et l’écho, une exploitation intelligente des effets contrecarré par une batterie et un sax « nature », une construction parfaitement maîtrisée.
Perfectible : heureusement, cela veut dire que le meilleur reste à venir. Un peu de mise en place, moins de lecture. Dès que la spontanéité des parties libres prendra la place qui lui revient, la construction sera nickel.
Les goûts et les couleurs (je suis daltonien) ne se discutent pas et donc, qui sait pourquoi, ODIL m’a vraiment épaté. Sans polémiques, juste par goût personnel, tout comme pour un resto ou un opéra, je recommande d’en prendre à volonté.

FD