Jérémy Dumont, piano – Yotam Ben-Or, harmonica – Sal La Rocca, contrebasse – Armando Luongo, batterie
Trois concerts, trois ambiances.
Depuis leur rencontre à New-York l’année passée, Yotam Ben-Or et Jérémy Dumont se retrouvent dès que l’un des deux franchit la grande bleue. Et pour notre plus grand plaisir Yotam était présent pour l’ouverture de la nouvelle saison Jazz à Uccle à la Ferme Rose.
Comme annoncé, la célébration des 10 de Jazz4you passait par la mise à l’honneur de quelques musiciens fondateurs, et en particulier de Jérémy et Armando Luongo qui furent nos tout premiers artistes. Ce mercredi donc, Yotam, Jérémy, Armando et Sal la Roca nous ont proposé une des facettes de leur art. En quartet, proposant des compos originales de nos deux compères et quelques standards, ils ont emballé le public nombreux de la Ferme. Leur jazz leur ressemble, frais, dynamique, inventif et manifestement interprété par des musiciens imprégnés d’influences actuelles et des générations précédentes. L’harmonica, bien que définitivement inscrit dans la sphère jazz grâce à notre Toots national, reste un instrument relativement peu exploité et donc original à entendre. Faut-il bien sûr que l’interprète soit à la hauteur compte tenu de nos références. Ici il n’y a pas photo, Yotam assure et bien au-delà même. Le son, la virtuosité, la sensibilité, la créativité tout y est. Renforcé par l’énergie et la spontanéité de Jérémy, finement soutenu par Armando et Sal, le tout a produit un concert envoûtant et revigorant, quoi de mieux pour lancer une saison !
Yotam, le Belgo-Israélo-Américain, étant de passage pour quelques jours, Jérémy et lui se sont également produits à l’Espace Toots à la Hulpe, en trio cette fois. Petite salle cocoon, formation light (pas de batterie). Le public attentif et enchanté de retrouver Yotam, qu’ils avaient découvert l’an passé, a pu profiter pleinement de la délicatesse et de l’originalité des interprètes. La set-liste adaptée, comprenait plus de standards et de références à Toots, une autre facette de leur art donc, et la démonstration évidente de leur intelligence et de leur respect des auditeurs.
Enfin, un dernier pour la route, Yotam – bien qu’ayant son avion tôt le lendemain – n’a pas hésité à mouiller la chemise à l’Archiduc. Un autre cadre, une autre ambiance, retour d’Armando à la batterie, on reprend de la dynamique, du volume, de la pêche, ce qui est bien nécessaire dans ce lieu de passage. Pourtant le public présent a été surpris et plutôt ‘scotché’, ceci mis en évidence par une belle écoute et un grand respect des musiciens. Standards, compos, deux sets variés, des prestataires d’autant plus à l’aise que c’était leur troisième concert d’affilée donc bien rodé et avant les adieux (temporaires), ils ont tout donné. Magnifique et lumineux, un moment unique comme toujours en live.
Au plaisir de les revoir très prochainement, ici ou ailleurs, ce quartet-là est définitivement une valeur sûre dont la rareté des rencontres ne fait qu’attiser l’attrait.
FD