Une dénomination de groupe à moitié compréhensible il faut bien le dire. Va pour le Rainbow, effectivement leur musique est merveilleusement colorée et envoutante, pour le Black par contre nous les avons trouvé plutôt lumineux et radieux tant dans leur présence sur scène que dans le ton de leur expression musicale. Cette soirée de clôture de saison a débuté par un événement particulier qui d’entrée de jeu a établi l’excellence du groupe et du projet, la remise du diplôme des Octaves de la Musique à Lorenzo di Maio. Suite à cette reconnaissance du monde des professionnels de la musique, place à l’écoute et aux avis des amateurs éclairés qui constituent notre public. Leur enthousiasme et la qualité d’écoute a d’emblée confirmé la justesse et le bien fondé du prix remis. Bien qu’Antoine Pierre ait été remplacé par Pit Dahm à la batterie et Nicola Andrioli par David Thomaere au piano, l’ensemble est resté parfaitement cohérent et consistant et le groupe a pu interpréter son programme sans aucune perte de qualité. Le répertoire de compositions et de standards réarrangés nous a vraiment séduits. L’approche de Lorenzo est un mixe de classicisme et d’avancées plus audacieuses, pas de free mais d’un dynamisme et d’une énergie prenante pour les parties plus rythmée ou d’une délicatesse et d’une grande finesse pour les balades et parties plus douces. Les interprètes de ce concert ne sont plus vraiment à présenter, soit ils ont déjà été programmés dans le cycle Jazz à Uccle (Pit, David, Jean-Paul, Cédric), soit leur réputation les précède, mais ne gâchons pas notre plaisir d’en parler car ils en valent vraiment la peine. Chacun d’eux dans leur spécialité respective représente vraiment la génération montante de la fine fleur du Jazz. Ils possèdent tous tant la technique que la sensibilité musicale qui rend leurs prestations tellement captivantes. En particulier, le leader du projet ‘Black Rainbow’, Lorenzo fait preuve d’une belle créativité et d’une grande sensibilité. Ses créations sont bien construites et interprétées avec un enthousiasme communicatif, sa guitare soutient, s’envole, repeint l’arc en ciel de couleurs tonales nouvelles ou accompagne tout à la fois et bien sûr invite ses co-interprètes d’en faire pareil. Et eux en profitent pour élargir et enrichir le propos. Piet et David se sont vraiment fondus dans l’ensemble et à défaut de comparer l’affiche et le plateau il était quasi impossible d’imaginer qu’ils ne font pas partie du quintet original. Ils apportent leurs touches dont on peut définitivement dire qu’elles ont encore élargi la palette de cet ‘arc en ciel’. Le trio de base (Lorenzo, Jean-Paul et Cédric) a bien sur assuré l’ossature du groupe, la structure du programme et certainement donné le ton (si on peut dire) du concert mais ils n’ont pas dû se sentir déforcés par leurs comparses du jour. Une fin de cycle en apothéose, un concert qui nous a rendus impatient d’entamer la saison suivante pour pouvoir découvrir d’autres pépites de ce niveau.
A tous et toutes un très bel été.
FD