Aah ces Italiens,… Issus d’un des berceaux de la culture et des arts, il faut bien qu’ils assurent la relève et dans ce contexte c’est réussi. Ces jeunes créateurs de jazz sont à comparer avec ceux de la mode ou du design automobile de leur pays d’origine. Talentueux, créatifs, parfaitement inscrits dans leur époque et pourtant pétris de classicisme et de références. C’est comme cela que s’exprime Ipocontrio. Ce soir ils nous ont proposé un programme principalement articulé autour de leurs compos, donc par défaut des créations actuelles et pourtant chacun s’y est retrouvé. Leur programme inspire des sentiments nouveaux tout autant qu’il éveille des réminiscences, une impression de déjà entendu, sans savoir où ni quand mais surtout sans impression de répétition ou de quelconque plagiat. Un jazz de facture plutôt mainstream de très haute tenue. L’excellence de chacun des protagonistes y est pour quelque chose – Armando Luongo à la batterie, Bruno Salicone au piano et Francesco Galatro à la contrebasse – ils maîtrisent parfaitement leur sujet et nous font voyager dans le temps comme dans l’espace. L’enthousiasme méditerranéen et ensoleillé de leur jeu sur des compos aux accents rétros, bluesy ou parfois plus modern-jazz fait des merveilles. De plus le répertoire est consistant et l’articulation de la set liste est bien construite, pas de temps morts, le tempo monte et descend, l’intensité aussi, de quoi se croire bercé par le ressac doux et régulier de la grande bleue dans une ambiance de fin d’après-midi festive. Bon là on était en soirée mais le public a vraiment participé et la chaleur y était malgré la rigueur des frimas actuels sous nos latitudes. omme quoi, il ne faut parfois pas aller si loin pour se réchauffer !
FD